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Parce que c’est l’hiver et que rien ne nous semble plus loin que le printemps à venir, je publie ci-dessous quelques articles consacrés au Concours Européen de la Chanson des années passées et parus autrefois sur l’ancien site des Carnets de la Télévision. Avec l’Eurovision, ce sera le printemps qui immanquablement reviendra en 2017. Et cela se passera à Kiev, du 9 au 13 mai.

Concours européen de la chanson 2013

Le Danemark l’a donc emporté, avec une chanson somme toute banale. Le cru 2013 du Concours européen de la Chanson 2013 était assurément faiblard. Comme toujours, les votes ont reflété les solidarités territoriales, reconstituant en filigrane les frontières des anciens empires. Apparemment, depuis des décennies, la mémoire des peuples rivalise victorieusement avec la globalisation. Apparemment aussi, elle peut conduire aussi aux dérives xénophobes que l’on constate actuellement, en l’Europe et au-delà.

Ce phénomène est connu, voire ressassé jusqu’à saturation à chaque édition du Concours. Peut-être pourrait-on le penser différemment et constater l’osmose naturelle entre la chanson pop et l’évolution du monde. Car il n’y a pas que les votes, il y a les chansons et ce qu’elles disent.

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Dans un article exhaustif, Le Monde (1) retrace les incidents politiques qui ont émaillé l’histoire du prestigieux concours :

En 1969, la finale a lieu en Espagne. L’Autriche se retire, refusant de cautionner la dictature franquiste. En 1973, suite à l’attentat palestinien aux Jeux Olympiques de Munich, l’organisation donne l’ordre à tous les spectateurs de rester assis sous peine d’être abattus par la sécurité ! La chanteuse israélienne porte un gilet pare-balles. En 1974, et c’est sans doute l’anecdote la plus émouvante de toute l’histoire de l’Eurovision, la chanson portugaise E depois do adeus (« Et après l’au-revoir »), devient un mois plus tard le signal choisi par Révolution des Œillets, la belle révolution pacifique qui chassa le dictateur Salazar. En 1975, la Turquie participe pour le première fois. La Grèce se retire, l’année suivante la télévision turque refuse de diffuser la chanson grecque qui se réfère à l’invasion de Chypre par les turcs. En 1978 la télévision jordanienne suspend la retransmission de la chanson israélienne et l’annonce de la victoire israélienne. Les médias jordanien prétendront que la victoire est revenue à la Belgique. 1982, le concours a lieu en Angleterre, en pleine guerre des Malouines. La chanteuse espagnole choisit un tango. En 1998, la victoire du transsexuel israélien fait hurler les intégristes juifs. En 2000, le groupe israélien brandit sur scène des drapeaux syriens et israéliens après que deux des chanteurs se sont embrassés sur la bouche. 2005, les paroles de la chanson ukrainienne qui font directement référence à la Révolution Orange doivent être modifiées. Le Liban qui refuse de diffuser la chanson israélienne, doit se retirer. 2006, à Athènes, des groupes intégristes grecs tentent de faire interdire la chanson finlandaise, jugée par eux ‟ sataniste ˮ. En 2009, la Géorgie refuse dans changer les paroles d’une chanson anti-Poutine et doit se retirer. Selon la BBC, Quarante-trois azerbaïdjanais auraient été interrogés par la police de leur pays après avoir voté pour le candidat arménien à l’Eurovision. En 2012, l’Arménie refuse de participer au concours, en Azerbaïdjan. En 2013, la chanson finlandaise prend position en faveur du mariage pour les homosexuels au grand dam des russes qui viennent d’interdire ‟ la propagande homosexuelle ˮ.

 

L’insupportable arrogance française

Il est de bon ton, pour un commentateur français du Concours, d’enchaîner blagues et moqueries, de discuter avec son ou sa collègue et d’ironiser durant tout le spectacle, sans laisser de place à la prestation des présentateurs locaux. Cette impardonnable impolitesse relève assurément d’une mauvaise éducation mais, pire, d’un réel complexe de la part de français incapables de se hisser au meilleur niveau de la chanson populaire. Cette arrogance ne masquerait-elle pas, d’abord, le  désarroi de se voir marginalisés au sein du concert des nations ?

Le sociologue avignonnais Philippe Le Guern estime que  ‟ l’Eurovision pose avant tout la question du rapport des peuples à la culture populaire. Le peu d’estime qu’on lui porte en France tient au fait que la culture populaire n’est toujours pas reconnue comme légitime dans l’Hexagone. ‟ Alors que dans les pays anglo-saxons, la chanson populaire est étudiée depuis plus de 40 ans, en France, elle ne suscite que peu d’intérêt scientifique, indique-t-il. Le seul terme utilisé en France pour qualifier la chanson populaire –variété – en dit long sur l’importance qu’on lui accorde. On dirait un objet culturel flou, non identifié. ˮ(2) ˮ La France a sacrifié le musette sur l’autel du yé-yé. Tandis que les argentins répandaient le tango jusqu’en Finlande, que le blues, le jazz, la salsa ou la bossanova devenaient internationaux, que le flamenco trouvait une reconnaissance au-delà des frontières, la France a préféré s’amputer plutôt que de rater la modernité. Et ce constat ne vaut pas uniquement pour la musique.

Ne nous étonnons donc pas d’être systématiquement relégués parmi les derniers de cette compétition. Sans ses prérogatives de membre fondateur, la France ne parviendrait même pas en finale. Mais le mépris français de la culture populaire a d’autres conséquences, entre autres celui d’entretenir un climat de guerre civile larvée. Le grand bazar suscité par la loi autorisant le mariage pour tous n’aurait peut-être pas eu lieu, ou se serait déroulé autrement si les idées étaient passés par d’autres canaux. Par la chansonnette, par exemple (3). La télévision est faite pour ça.

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Je peux m’appuyer ici sur Philippe Le Guern ‟ Avec la victoire de Dana International en 1998, chanteuse transsexuelle israélite, le concours s’est affirmé dans son rôle de révélateur des minorités et des communautés qui, d’ordinaire, vivent en marge de la société. « Par extension, on peut dire que le concours est susceptible d’attirer l’attention de toute personne qui, pour quelque raison que ce soit, se sent marginalisée. Elle trouvera du réconfort dans le fait de voir d’autres minorités reconnues et glorifiées, indique le chercheur. On peut appliquer le même raisonnement aux pays participants. L’Eurovision permet à bon nombre de “petits pays” d’exister sur la scène internationale et d’obtenir une visibilité sans commune mesure avec leur poids politique ou économique ». Le show de paillette serait donc un espace de liberté, capable de faire fi des conventions sociales et libérateur des identités réprimées par la culture dominante ? ˮ conclut à juste titre l’auteur de l’article.

Eurovision 2013

Pour ma part, faisant fi de toute exigence, je me laisserai aller par conclure par cet simple extrait non du Concours de l’Eurovision mais d’une pré-sélection suédoise de 2010. Cette candidate fut éliminée. On ne la connaît donc pas ici. Elle représente néanmoins à mes yeux la quintessence du Concours Européen de la Chanson. On ne peut faire plus gracieux.

 Notes

1 – La source de toutes les informations qui suivent est l’article de Romain Jeanticou intitulé ‟ Eurovision : la facette politique du disco européen ˮ et paru dans Le Monde.fr du 18mai 2013

2 – Extrait de ‟ L’Eurovision : un concours gay friendly et intégrateur ˮ, publie Matthieu Stankowski dans cafébabel.com le 13 mai 2011.

3 – je ne fais en aucun cas allusion à la chanson de Frigide Barjot ‟ fais-moi l’amour avec deux doigts ˮ.(https://www.youtube.com/watch?v=gJlSTHOX4WU)

 

Melodifestivalen

La sélection suédoise du Concours Européen de la Chanson


Rien ne se fonde sans qu’un sang ne soit versé,

Le sang fût-il celui de Luigi Tenco, sur la moquette d’une chambre de l’hôtel Savoy, à San Remo, le 27 juin 1967.

Les larmes furent celles de Dalida quelques instants après, dans la même chambre d’hôtel. ‟ Ciao amore, Ciao ˮ. A quelques jours près, elle se suicida vingt ans plus tard.

Cet acte fondateur, tragique, eût pour cadre le festival de la Chanson de San Remo, l’ancêtre du Concours Européen de la Chanson. Celui qu’on appelle ici communément ‟ L’Eurovision ˮ.

La scène primordiale établie, il fallait un hymne, on opta pour le Te Deum de Charpentier.

Lors de l’Eurovision 2007, à Helsinki, la présentatrice sortit sur le balcon pour s’adresser à la foule. Celle-ci, à peine sollicitée, entonna à pleine voix l’air de Charpentier, a capella. Tous connaissaient. Combien d’européens en revanche, pourraient citer l’hymne européen officiel, l’Hymne à la Joie de Beethoven ? Très peu. Les européens ont fait leur la chanson du charpentier. Du coup, il y a davantage d’Europe dans l’Eurovision que dans l’Union européenne.

Après cela, après le mythe et le rite, il fallait personnifier l’Eurovision, lui donner un visage et un corps, ou plusieurs. Ce fût ABBA. Jamais depuis – ni même avant – on ne fit mieux. La musique pop à son point exact de légèreté, d’insouciance, de mélodie. Les suédois sont des spécialistes du genre. A telle enseigne que lorsqu’ils ne gagnent pas, il y a une chance sur deux que ce soient eux qui aient composé la chanson.

Après, il a suffi de dérouler le fil.

Les fondamentalistes déplorent la disparition de Monaco ou d’Andorre et l’apparition d’un Kazakhstan bien peu européen. Les blasés enregistrent la pérennité des vieilles alliances politiques : les Balkans soudés en dépit des massacres internes, la Russie et son ancien empire, les Scandinaves en bloc, les Anglais soutiens discrets du Portugal, de Malte et de la Norvège selon leur antique stratégie continentale de la tenaille, les francophones en débandade, comme toujours. Qu’importe ! Sans doute les ministères des affaires étrangères enregistrent-ils méticuleusement les résultats pour se faire une idée des opinions au travers de l’Europe. Ils tiennent là un sondage bien plus fiable que tous les rapports d’ambassadeurs ou de services secrets.

 

MelodifestivalenCeux qui apprécient ce concours sans conséquences devraient jeter un œil sur ses préparatifs nationaux. En France, pays ignorant de la démocratie, nul de sait de quelle instance jaillit le nom du candidat qui portera nos couleurs. Comité secret, conseillers discrets, spécialistes invisibles ? L’opacité règne sur le choix du prince. En Suède, à partir de février, la chaîne publique SVT propose un concours national, qui, d’éliminatoires en éliminatoires, occupe tout le début de l’année. Cela s’appelle Melodifestivalen et le spectacle est à la hauteur de celui de l’Eurovision, sinon meilleur. Le spectacle vaut un show anglais ou américain. La qualité des chansons, tous styles confondus, est remarquable, les meilleurs chanteurs ou groupes du pays participent, comme à une fête de famille. Cette année Jay-Jay Johansson en fût (et se fit éliminer au premier tour !!!).

MelodifestivalenTout le contraire de l’arrogance française. Le mépris de classe est chez nous bien trop ancré, pour qu’un chanteur de renom s’abaisse à une compétition, fût-elle européenne et sans prétention. Le mépris de classe nous vaut aussi, trop souvent, l’ironie douteuse de nos commentateurs tout au long du spectacle. La France a raté la culture pop.

http://www.svt.se/melodifestivalen

image ci-dessus : le très étrange Yohio, échappé d’un manga et découvert lors du Melodifestivalen 2013

 

 

Nous sommes tous des juifs télévisuels

Melodifestivalen 2014NOUS SOMMES TOUS DES JUIFS TÉLÉVISUELS

La Suède a relancé son marathon Melodifestivalen, pré-sélection nationale du Concours Européen de la Chanson. L’édition 2014 de “l’Eurovision” promet d’être particulièrement excitante avec la prestation de Conchita Wurtz, le/la candidat(e) autrichien(ne). Associant avec beaucoup de charme une gracieuse silhouette féminine et une barbe virile, ce transexuel assumé fait déjà hurler de terreur nos amis de « Fdesouche » et d’ « Egalité et Réconciliation » que je ne résiste pas au plaisir de citer :

“ Il s’appelle « Conchita » Wurtz, transsexuel à barbe, représentant de l’Autriche lors de l’Eurovision 2014, spectacle dépravé, outil d’abrutissement des consciences.

Premier sentiment ? Dégoût intense. Honte également. Honte d’appartenir à cette espèce humaine qui, je ne le répéterai jamais assez, a fait de la dégénérescence et de la décadence ses buts ultimes (à l’époque de Babylone déjà, mais surtout depuis les révolutions dites des « Lumières », plutôt de la Pénombre). La satanisation du monde est bel et bien en marche.

(…)

Tout être doué d’un minimum de raison et de dignité doit se dresser face à une telle obscénité et combattre sans répit ses instigateurs, agents du diable œuvrant à la destruction de l’Humanité.

(…)

Étant précisé qu’un transsexuel a non seulement déjà participé à l’Eurovision mais l’a surtout remporté ! C’était en 1998 ! Nom du transsexuel ? Yaron Cohen. Pays représenté ? Israël.

Comme dirait l’autre, tout se tient. Quel dégoût ! Quelle déliquescence ! ”

Cette monstruosité a donc une origine : les juifs. Et entre les juifs et Satan, il n’y a pas de quoi passer une feuille de papier à cigarette, bien entendu. Pourquoi chercher ailleurs ?

Heureusement, pendant ce temps, le petit royaume scandinave, avec une fraîcheur intacte, place la barre au niveau voulu : Le présentateur et la présentatrice échangent leurs garde-robes, un groupe se place sous les auspices d’Hannibal le cannibale et un autre fait un refrain du slogan de campagne d’Obama, “ Yes, we can ”. Le tout soutenu par un public aussi nombreux que décontracté.

NOUS SOMMES TOUS DES JUIFS TÉLÉVISUELS

NOUS SOMMES TOUS DES JUIFS TÉLÉVISUELS

 

 

 

 

 

 

Quand certains français font des crises d’identité, d’autres préfèrent s’amuser et, en s’amusant, militer pour la tolérance. En 2013, pour affirmer ses convictions sur le mariage homosexuel, la chanteuse finlandaise embrasse sa choriste sur la bouche. En 1998, les israéliens avaient eux-aussi pris le risque de déchaîner leurs intégristes en programmant leur sublime travestie Dana International. Ce ne sont pas des effets de spectacle mais des manifestes sans gravité. Il faudrait un jour s’en inspirer.

NOUS SOMMES TOUS DES JUIFS TÉLÉVISUELS

NOUS SOMMES TOUS DES JUIFS TÉLÉVISUELS

 

 

 

 

 

 

 

Innocence et tolérance, légèreté et responsabilité…

À les entendre, tout cela est bien ridicule aux yeux de nos producteurs et commentateurs français, toujours tiraillés entre la crainte de rater la modernité et la culpabilité d’avoir abandonné leur mission culturelle. L’ingénuité n’est pas française, certes, mais les Précieuses Ridicules le sont bien.

Pourtant, il y a eu une innocence de la télévision française. L’époque du Petit théâtre de la Jeunesse, d’Intervilles, de la Piste aux Etoiles, du Monde des animaux, de Belphégor, des Cinq dernières minutes, mais aussi de Dim-Dam-Dom, du Petit Conservatoire de Mireille et de Discorama. Une ère d’innocence mais aussi de convivialité et de respect de chacun, artistes, interviewers, présentateurs, spectateurs. Une ère de véritable culture si la culture signifie bien une façon digne de partager. Avec ce qu’il faut de légèreté et de gravité. Et c’était à l’époque où l’Etat exerçait pourtant son contrôle le plus rigoureux.

Oui Conchita Wurtz doit remporter le Concours Européen de la Chanson, ne serait-ce que pour faire oublier le temps d’une soirée les slogans antisémites entendus récemment en France lors d’un immonde “ jour de colère ”.

NOUS SOMMES TOUS DES JUIFS TÉLÉVISUELS

 

2014

Le déferlement de réactions à l’annonce de la victoire de Conchita Wurtz au Concours Européen de la Chanson 2014 ne devrait laisser indifférent. Dans quelques semaines, on n’en parlera plus mais “ l’Eurovision ” comme on l’appelle ici, aura donc une nouvelle fois joué son rôle, couvrant la Russie de huées et élisant la figure la plus exécrable aux yeux des tous les réactionnaires et fascistes européens : une trans-sexuelle. Comme toujours, le sexe est la pierre de touche de l’idéologie, ce qui signale qui est qui et parle de quoi et de quel point de vue (1).

J’ai déjà longuement parlé de la dimension géo-politique de cette émission. Inutile d’y revenir sauf, peut-être pour rire des réactions outrées que Conchita Wurtz a généré en Europe :

“ Cette compétition internationale très populaire, que nos enfants vont regarder, est devenue l’antre de la sodomie [sic] à cause des libéraux européens ” disait une pétition circulant en Russie et en Biélorussie.

“ Un député russe connu pour ses positions anti-gay, Vitaly Milonov, avait écrit une lettre pour demander au comité Eurovision de son pays de ne pas envoyer de candidat à ce qui serait une “ propagande éhontée de l’homosexualité et de la décadence spirituelle ”.

Dans le Figaro, on pouvait découvrir cette chronique de Christian Combaz dont le titre même arrache un sourire : “ Conchita Wurst à l’Eurovision : la marge est-elle en train de devenir la norme ? ” Arthur Dreyfus, l’auteur d' »Histoire de ma sexualité », répliqua ironiquement et avec beaucoup de justesse dans Le Nouvel Observateur (Ici). Fallait-il que ce soit un Dreyfus qui répondit ? Oui, évidemment. Nous en sommes revenus là.

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Continuons avec quelques réactions, parmi les moins grossières, glanées dans le forum du Figaro (orthographes respectées) :

Pauvre humanité ! Complètement déboussolée! Réjouissez-vous, mes frères, toutes les civilisations périssent par là !

– la décadence , et en plus il s’appelle Wurst

– L’eurovision est à la musique ce que l’UE est à l’Europe.

– La femme a barbe a toujours été une attraction appréciée du public… one of us, one of us, we accept her one of us…

– oui on ne parle que de l hypersexualisation parce que les gens sont devenus stupides et ils n ont plus rien a faire que de parler du sexe du sexe bel avenir pour nos enfants!!!
– En ce qui concerne le gagnant, cela correspond bien à l’air du temps. Les minorités décident à la place des majorités et prennent leur place à la grande joie et avec l’assentiment de ces dernières !!! Ça s’appelle la fin de la démocratie.

– Une civilisation, une époque, se juge à ses héros de l’esprit. Le 4ème siècle à vu naître Augustin, le XXIème est celui de Conchita Wurtz et de la médiacratie. Il fait un bien beau soleil ce dimanche.

– Une victoire de propagande de l’UE qui illustre bien la rupture entre le peuple et les élites. A sanctionner le 25 Mai.!

– A ceux qui disent « il/elle a une belle voix », je rappelle que les castras aussi avaient une belle voix.

Ce n’est pas pour autant à exemple à suivre et je suis bien content que nos anciens n’aient pas construit une société de castras.

On n’échappe pas, non plus, au complotisme. Le Phénix serait un symbole utilisé par la dangereuse secte des Illuminati, or la chanson de Conchita Wurst s’intitulant, comme on le sait, Rise like a Phoenix, le Concours Européen de la Chanson participerait ainsi clairement au plan secret de conquête du Monde par cette secte. Inutile de donner les références des sites qui propagent de telles âneries.

Inutile, non plus, de s’enfoncer plus avant dans les marécages de la pensée mais sans doute ces charges grossières, couplées aux divers mensonges sur l’enseignement de la théorie du genre, les manipulations auxquelles se sont abaissés certains ces temps derniers mériteraient-elle davantage d’attention, davantage de réactions. Il y a vingt ans, une telle haine ne s’exprimait qu’à mots couverts.  Elle est maintenant braillée, revendiquée, assumée. La mépriser ne suffit plus, en rire non plus.

Le Mal est redevenu ordinaire.

 

 

Trente ans entre ces deux émissions. Trente ans et c’est pourtant la même.

Est-ce suffisant pour faire une vie ? Je le crois.

 

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